En 1950, Alan Turing proposa dans la revue Mind un test d’intelligence pour les machines. Pour réussir ce test, une machine doit échanger avec un humain des messages écrits, sans contrainte de sujet, d’une façon telle qu’on ne puisse pas réussir à déterminer s’il s’agit d’un humain ou d’un système informatique. 70 ans plus tard, les débats restent vifs sur la capacité des machines à réussir ce test à plus ou moins long terme, illustrant la place fondamentale de la conversation entre humain et machine dans le domaine de l’IA.

Le terme « Intelligence artificielle » en lui-même a été inventé en 1955 par deux chercheurs, John McCarthy et Marvin Lee Minsky. En créant le groupe d’intelligence artificielle du MIT, leur objectif était de simuler sur des ordinateurs les différentes facultés cognitives : la perception, l’apprentissage, la mémoire, les fonctions exécutives, communicatives … dans le but de mieux comprendre ces fonctions mais aussi de rendre des services liés à leur automatisation.

Pour simuler ces fonctions cognitives, l’IA combine plusieurs approches de l’informatique, des mathématiques et de la statistique pour imiter le cerveau humain. Ces techniques se sont enrichies par vagues successives. Une première époque a été caractérisée par une approche logique (règles, systèmes experts…). Depuis environ 10 ans, l’approche statistique a permis d’obtenir des résultats très impressionnants (apprentissage machine, traitement du langage naturel…). Cette approche nécessite d’éduquer les machines en leur apprenant de grands volumes de données : après avoir visionné 10 000 photos de chats, 10 000 photos de chiens et 100 000 photos aléatoires, l’algorithme saura reconnaître ces deux animaux.

Les applications sont nombreuses, dans la plupart des secteurs d’activité : smartphone, voiture autonome, chatbot, diagnostic médical, traduction automatique, robot conseiller bancaire, marketing personnalisé, reconnaissance faciale, aide au recrutement, détection des comportements frauduleux … L’IA est à ce titre généralement considérée comme un pilier de la nouvelle révolution industrielle, impactant fortement, comme l’électricité en son temps, la vie quotidienne et la nature du travail.

L’IA est également l’une des disciplines scientifiques les plus porteuses d’émotion. Elle suscite souvent un intérêt immédiat et est associée à un univers mythologique et culturel particulièrement riche.  De 2001 l’odyssée de l’espace à Her, de K 2000 à Ulysse 31, elle peut être porteuse de crainte ou d’espoir vis-à-vis de la modernité. Dans tous les cas, le spectateur n’a pas besoin d’être expert en la matière pour reconnaître immédiatement qu’il s’agit d’une IA.